En immersion une nuit aux urgences d’Atlantia

Il est 19h, le CHV Atlantia ferme ses portes… Enfin pas tout à fait. C’est désormais par la porte des urgences que patients et propriétaires arriveront jusqu’à l’ouverture, le lendemain à 8H. L’équipe de nuit prend le relais. Ce soir, ce sont Margot et Suzon, interns et Sam, Assistant en médecine interne qui assureront l’accueil et la prise en charge des animaux. Tous sont docteurs vétérinaires.

19H40, Jairo, eurasier de 10 ans se présente à l’accueil. Son vétérinaire l’envoie, son état s’est dégradé rapidement.

20h, Bernie bouledogue anglais arrive. Il souffre de rectorragie, de diarrhées et de vomissements.

20h30, Robyn est le premier chat atteint d’obstruction urétrale (« SUF ») de la soirée.

Suivi à 21h30 de Pimousse qui souffre de la même chose.

 Saphyr, chat persan débarque quant à lui à 21h10. Il était déjà venu consulter la veille. Il est atteint d’un shunt hépatique. En attente de chirurgie, ses propriétaires étaient inquiets.

De même pour la famille d’accueil d’Alcatraz, ce petit chat s’est coincé la patte dans le coffre de la voiture. Ils arrivent à 21h30.

C’est à 22h que l’équipe accueille Noisette, un lapin présentant les symptômes d’une stase gastrique.

A 23h, Tori, chat de 14 ans débarque en titubant.

A minuit sont attendus un Maine coon parachutiste du 5ème étage et Tolkien, Berger américain qui semble avoir une obstruction pharyngée. En parallèle, Karine, l’ASV en charge de l’hospitalisation de nuit alertera sur l’état d’un chat qui se dégrade. Et ainsi toute la nuit les cas se succèderont.

En moyenne on accueille une dizaine d’animaux par nuit. Ce chiffre s’élève à vingt l’été. En général, même si chaque nuit est unique, le gros des urgences arrive avant 1h du matin. Les patients sont accueillis, une première consultation est réalisée et en fonction des cas, l’animal est ensuite emmené sur le plateau technique ou bien il rentre chez lui avec un traitement. 

Lorsque le diagnostic ne peut être posé immédiatement, l’équipe s’assure de soulager l’animal et de lui apporter les soins nécessaires jusqu’à l’arrivée des équipes de jour. Trois vétérinaires « séniors » sont d’astreinte chaque nuit : un en imagerie, un en chirurgie et un en médecine interne notamment pour l’endoscopie.

La nuit permet aux équipes de gagner en autonomie très rapidement. Ce soir, Margot réalise sa toute première thoracocentèse sous l’œil avisé de Sam. Les interventions sont variées : en une nuit, les 10 patients accueillis peuvent présenter 10 pathologies totalement différentes. Il faut réagir vite, le rythme s’accélère en quelques secondes. Garder son sang froid est indispensable lorsque la salle d’attente est pleine de propriétaires inquiets. Les équipes développent leurs facultés d’écoute et de communication. Les euthanasies sont régulières la nuit, il faut également être capable d’accompagner les familles tout en sachant que des animaux attendent sur le plateau technique. La nuit peut également être le théâtre de sauvetages, de réanimations presque miraculeuses. Karine, en poste de nuit depuis plus de 10 ans aime dire « toutes les nuits on fait des petits exploits ».

A 6h, Sandrine, chef des ASV du plateau technique arrive. A 8h, c’est la ronde avec l’équipe de chirurgie. 8h25, au tour de l’équipe de neuro puis celle de médecine interne. Les animaux sont confiés, il est temps pour notre équipe de nuit de prendre un repos bien mérité.