Atlantia Inside - Episode 1
- aurelieverhulst3
- 18 nov. 2021
- 4 min de lecture
ATLANTIA a rejoint VetPartners France début Juillet, quel plaisir de vous faire découvrir ce bel hôpital ! Afin de découvrir les nombreux services proposés par Atlantia, nous ferons un focus, tous les 2 mois, sur l’un d’entre eux, à travers l’interview d’un des spécialistes de l’Hôpital.
Pour ce premier épisode, nous sommes partis à la rencontre de Pauline Denoeux, spécialiste européenne en oncologie médicale vétérinaire depuis mars 2021. Retour sur cet échange, aussi riche que passionnant.

Bonjour Pauline, peux-tu te présenter, nous en dire un peu plus sur toi ?
J’ai 31 ans, j’ai été formée à Oniris, puis j’ai fait mon internat à Frégis, en région parisienne, pour approfondir mes connaissances. C’est là que j’ai découvert l’oncologie, qui est un secteur encore sous-développé en France. Ensuite, j’ai fait mon assistanat à l’AOI Center en Suisse, et c’est là que j’ai décidé de me consacrer à l’oncologie. J’ai fait ma résidence à Vet Agro Sup et j’ai rejoint Atlantia en avril 2020. En raison de la crise sanitaire, mon diplôme a été retardé, mais depuis mars 2021, je suis spécialiste européenne en oncologie médicale. Je suis la seule à assurer les consultations d’oncologie à Atlantia.
As-tu une journée type ?
Je consulte du lundi au jeudi. Je travaille avec Grégoire Bernardo, assistant en oncologie. Le matin, je gère les consultations spécialisées et en général, je prends 1h par nouveau patient. Les propriétaires d’animaux ont souvent beaucoup de questions, et il y aussi beaucoup d’informations à leur donner. Je ne prends donc pas plus de 3 ou 4 nouveaux patients par matinée, pour avoir le temps suffisant à leur consacrer. En fonction du pronostic de l’animal, plusieurs options de traitement sont envisagées : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie….avec un objectif parfois curatif, ou palliatif. Dans tous les cas, l’objectif premier est d’améliorer le confort de vie de l’animal.
L’après-midi, je réalise les traitements des animaux suivis, et j’échange avec les équipes d’ATLANTIA qui vont prendre en charge l’animal. L’oncologue est un peu le chef d’orchestre, qui travaille à la fois avec les chirurgiens, les anesthésistes, la médecine interne…
Je m’assure du suivi des traitements, quels qu’ils soient, pour vérifier qu’il n’y a pas de récidives.
Comment se passe la chimiothérapie animale ?
Beaucoup de personnes pensent qu’il n’y a que la chimiothérapie intraveineuse, mais la chimio peut aussi se faire par voie orale, sous cutanée, intracavitaire … Pour la chimio intraveineuse, on fait une prise de sang le matin et l’après-midi, on pose un cathéter et la séance se déroule sur une durée de 10 à 45 minutes. L’animal doit être calme, donc on est parfois obligé de le sédater pour sa propre sécurité et la notre. Après cela, on doit hospitaliser les animaux pendant une nuit pour gérer les déchets générés par le traitement, comme l’exige la loi française (ce n’est pas le cas dans les autres pays).

Qui sont les vétérinaires qui te réfèrent les animaux ?
Certains confrères me contactent pour me demander des conseils, d’autres réfèrent directement. Les vétérinaires de proximité ont un rôle très important dans le suivi des patients puisque les propriétaires leur font confiance. Le suivi peut, selon les cas, être effectué par le vétérinaire traitant, et les propriétaires ne viennent dans ce cas à Atlantia qu’à certains moments « clés » du suivi pour faire un point plus complet.
L’oncologie est une discipline assez particulière car chaque vétérinaire praticien est régulièrement confronté à des cas de cancers et beaucoup sont habitués à initier eux-mêmes une prise en charge (chirurgicale notamment). Cependant, beaucoup de cas nécessitent l’œil du spécialiste pour établir un plan de traitement qui soit d’emblée optimal, sans pour autant occulter le rôle essentiel du vétérinaire traitant !
Or, il y a une vraie carence en oncologues car le maillage territorial n’est pas très important. C’est pourquoi j’essaye d’échanger le plus possible avec les confrères en particulier pour faire passer le message qu’il y a beaucoup d’autres solutions que la chirurgie ou la chimiothérapie en cas de cancers ! Même lorsque le pronostic est sombre, les propriétaires d’animaux sont souvent demandeurs de soins palliatifs qui vont considérablement améliorer le confort de vie de l’animal.
Qu’est-ce que tu préfères dans ton métier ?
J’aime la variété de ce métier : la variété des maladies, la variété des couples animaux/ propriétaire(s), et la variété des options de traitement qu’on peut proposer. Il ne m’est jamais arrivé de n’avoir rien à proposer car l’oncologie est une discipline qui évolue vite donc il y a toujours des solutions. On peut creuser plein de sujets comme la nutrition, l’imagerie, la chirurgie… Le métier d’oncologue est en relation avec plein d’autres services donc on apprend toujours plein de choses !
Quels sont tes futurs projets ?
Il n’existe pas aujourd’hui de société française des oncologues, c’est un projet que nous avons ensemble à moyen-terme ! Nous regrouper permettrait sans doute de faire évoluer plus rapidement les contraintes réglementaires (liste limitée d’anticancéreux utilisables, approvisionnement parfois compliqué de produits de chimio réservés à l’humaine…), et d’améliorer la gestion des traitements des animaux cancéreux en participant à des études cliniques multi-centres. A court-terme, nous réfléchissons au sein d’ATLANTIA à l’acquisition de nouveaux matériels pour améliorer les traitements (thérapie photodynamique, électrochimiothérapie…)
Un message à faire passer aux équipes vétérinaires VetPartners ?
J’aimerais insister sur le rôle du vétérinaire référent : l’oncologue n’occulte pas le rôle du vétérinaire. Beaucoup d’animaux ne sont pas référés et mériteraient de l’être. On peut faire beaucoup de choses dans l’oncologie et les vétérinaires traitants ne sont pas toujours au courant des avancées dans ce domaine. Même sur des pronostics sombres ou sur du palliatif, il y a toujours des choses à faire pour gagner du temps et du confort. Les oncologues proposent des solutions auxquelles les vétérinaires traitants ne pensent pas forcément et leur rôle n’est pas de les remplacer.
Rendez-vous dans 2 mois pour découvrir un nouveau service d’Atlantia !





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